une étrange transformation
une étrange transformation
à partir de “La métamorphose” de Frantz Kafka
Sirène pour toujours
Comme tous les étés, je venais avec mes parents et mon frère en vacances au bord de la mer. Et bien sûr, je retrouvais mes deux copines qui m’attendaient depuis déjà un bon moment devant la maison. À peine étais-je sortie de la voiture, qu’elles me sautèrent au cou, demandant de mes nouvelles…
Dans l’après-midi, nous faisions un tour de bateau toutes les trois, quand soudain le moteur s’arrêta et ne voulut plus démarrer. Au loin on voyait une île déserte avec un volcan éteint depuis longtemps ; c’était l’île aux sirènes, disait-on. Nous nous mîmes alors à ramer jusqu’à la plage de cette île mystérieuse. Une fois à terre, j’essayai d’appeler mes parents avec mon portable, mais pas de chance, il n’y avait pas de réseau.
« Si nous essayions de monter tout en haut du volcan ? » proposai-je.
Et nous voilà parties à l’aventure. Il nous fallut traverser une rivière : tout à coup mon pied droit se prit dans un trou et je tombai dans une grotte. Mes copines criaient pour savoir si j’allais bien, et y tombèrent l’une après l’autre elles aussi.
Nous nous trouvions dans le creux du volcan tandis que la nuit arrivait à grands pas. Le seul moyen de sortir, c’était de passer dans un gros trou qui menait à la mer mais il fallait nager ; malheureusement une de mes amies ne savait pas nager et nous dûmes l’aider à sortir en toute sécurité. Avant de nous tirer de là quelque chose d’étrange se passa ; l’eau se mit à bouillir, un clair de lune apparut sans explication. Sans trop nous soucier de cela, nous sortîmes de cet abominable endroit. La nuit était déjà là quand un bateau de la police maritime nous repêcha.
Le lendemain matin, je me retrouvai dans mon lit, ébranlée par un drôle de rêve ; d’ailleurs je ne savais pas très bien s’il s’agissait d’un rêve ou non. Une bonne douche avant d’attaquer une journée chargée serait plutôt agréable. Donc, me voilà partie pour la salle de bain, quand tout à coup, après avoir touché une minuscule goutte d’eau, une écaille de poisson apparut sur mon corps, puis deux, puis plusieurs à la fois et soudain je me retrouvai par terre. Je ne sentais plus mes propres pieds ni mes jambes. Une demi-heure plus tard, j’étais redevenue normale, sans queue ni plus rien d’un poisson.
Je me mis vite un petit maillot de bain pour aller voir mes amies et leur raconter toute cette histoire… J’arrivai chez l’une d’entre elles ; toute bouleversée, elle me raconta les mêmes transformations que j’avais connues ; mais ce qui était pire, c’est qu’elle n’avait plus rien, comme moi. Nous voilà parties à la recherche de la clé de ces mystères ; j’avais comme une boule de nerfs à la gorge, j’avais mal au cœur, puis mal aux jambes. Nous allâmes nous baigner dans la mer pour que personne ne nous voie. Imaginez la tête des gens si nous nous étions retransformées ; à peine entrées dans l’eau, la même chose se reproduisit toujours sans explication. Nous avions très mal aux pieds, nous ne sentions plus rien à force de nous débattre ; nous arrivâmes quand même à sortir de l’eau mais toujours avec cette grosse queue de sardine qui faisait de nous de piètres sirènes ; sirènes pour toujours ?
Anaïs C
Métamorphose
Nous étions parties, Chloé (mon amie depuis la maternelle) et moi, au restaurant le Citron Vert. Tout le repas s’était passé merveilleusement bien. Et nous nous étions promis d’y retourner. Puis on repartit chacune de son côté, elle à la bibliothèque, et moi à mon cours de danse qui se trouvait à deux pas du restaurant. Au bout de deux bonnes minutes mon portable se mit à vibrer, je répondis : c’était Chloé. Je ne comprenais rien de ce qu’elle me disait à part quelques mots qui n’avaient aucun sens : « métamorphose », « aide-moi ». Et des bruits très étranges, voire « bizarres ». Puis la communication coupa.
À ce moment même je me rendis compte que j’avais mal à la gorge comme s’il y avait quelque chose coincé. J’avais l’impression de manquer d’air, je m’étouffais, j’étais paniquée, je ne savais plus quoi faire. J’essayai de me calmer et de reprendre mon souffle, mais rien n’y faisait, j’avais toujours cette chose horrible dans ma bouche. Ce ne pouvait être une arête de poisson, je n’en avais pas mangé, un petit os de poulet non plus. J’avais pris des pâtes à la provençale. Tous les gens me regardaient fixement comme s’il y avait quelque chose sur mon visage qui n’allait pas ou semblait bizarre ; même l’un d’entre eux me dit : « C’est pas carnaval ! ». Je ne comprenais vraiment pas pourquoi il me disait cela : mes vêtements étaient parfaitement accordés. Heureusement j’avais toujours sur moi un petit miroir. Mais… j’avais une moustache. Oui, une moustache, non pas la moustache qu’on épile à la cire, celle d’un chat. Mon Dieu, que m’arrivait-il ? Que devaient penser les gens qui me croisaient dans la rue ? Je comprenais mieux cette réflexion moqueuse de ce boutonneux. Que fallait-il que je fasse ?
Sans réfléchir je pris le premier taxi qui passait tout en cachant cette moustache avec ma main et je lui demandai de me conduire à cette adresse : 823 chemin du Verclos à Courthezon. L’homme qui devait bien avoir la quarantaine me demanda gentiment si tout allait bien, je répondis bien évidemment qu’il n’y avait aucun souci, je n’allais quand même pas raconter ma vie à un étranger, il allait me prendre pour une folle. Il faisait chaud et il y avait des embouteillages à perte de vue.
De nouveau ma gorge me faisait mal, je me sentais oppressée. J’avais envie de vomir. Mais que se passait-il ? Pourquoi ? Je me mis à tousser vraiment très fort sans pouvoir m’arrêter. Une boule sortit de ma gorge. C’était une boule de poils. J’étais envahie de nombreuses questions : Pourquoi ? Comment cela était-il possible ? Tout cela pouvait-il être la réalité ? Je me transformais en chat ou quoi ? Il me fallait à tout prix rentrer chez moi. Il était déjà 16 heures, il y avait maintenant plus d’une demi-heure que j’étais dans ce taxi. Mon portable vibra à nouveau, c’était Chloé : son nom s’affichait sur l’écran externe. Je répondis, mais personne ne parlait, le seul son que j’entendais était un aboiement. Et la communication coupa de nouveau. Enfin nous étions arrivés à la maison, je payai et remerciai en vitesse le chauffeur. Nous étions un mercredi donc il n’y avait personne à la maison, papa était au travail et maman était à son cours de yoga. Je me précipitai vers la porte d’entrée, où se tenait une grande glace. Je me regardai, terrorisée par mon propre visage, comme si ce n’était pas moi : je me transformais peu à peu en chat sans savoir quoi faire, impuissante. La seule chose que je pouvais faire, c’était de regarder ma transformation et de prier pour que celle-ci s’arrête. Mon visage se couvrait peu à peu d’un léger duvet marron noir. Mes doigts se rapetissaient et la paume de mes mains s’élargissait. Mon nez devenait tout petit et ma face commençait à s’aplatir. Je voyais des oreilles pousser dans mon crâne et sortir de ma chevelure châtain. Mes yeux bleus devenaient vert orange. Très jolie couleur mais si seulement il n’y avait plus le reste ! Je ne me reconnaissais plus, comment allais-je faire le lendemain pour aller au collège ? Tout le monde se moquerait de moi. Est-ce que Chloé était dans la même situation que moi ? Est-ce qu’elle avait trouvé le moyen de faire disparaître tout cela ? L’aboiement que j’avais entendu était-il celui de Chloé ? Toutes ces questions me trottaient dans la tête. Peut-être cette transformation n’était-elle qu’un rêve, le fruit de mon imagination. Rêve fantastique ou réalité ?
Anaïs F
« Salamandrisation »
C’était le soir, j’étais seule chez moi. Allongée sur le canapé, je regardais la télévision. Comme il n’y avait rien de passionnant sur mes chaînes habituelles, je décidais de regarder un documentaire sur une chaîne Nature. Cette émission parlait des salamandres, leurs caractéristiques, mode de vie, communication… J’aime bien ces petites bêtes.
Au bout d’une demi-heure, je ne pus retenir mon sommeil et m’endormis.
À mon réveil, je me souvenais de ne pas avoir bien dormi et j’avais toujours l’impression d’être fatiguée. C’est alors que je sentis dans ma bouche une sensation de gluant, de visqueux. C’est là que tout commença…
Tout d’abord, j’aperçus ma peau jaunir. Ensuite, une infinité de taches apparurent sur tout mon corps. C’est là que je pris peur. Mon rythme cardiaque s’accélérait de plus en plus et je ne savais que faire. Soudain, je sentis une très forte douleur envahir mes reins. Que m’arrivait-il ? J’entendis un déchirement de vêtement et compris aussitôt ce qui se passait : une queue avait pris la place de mes fesses. Je me métamorphosais en cet animal que je venais d’étudier, la salamandre.
À partir de ce moment-là, les faits s’enchaînèrent. Mes bras et mes jambes s’atrophièrent. Tout allait si vite ! Ce qui m’étonnait, c’était que ma métamorphose n’était pas complète. J’avais gardé mes cheveux, mes beaux yeux verts toujours maquillés que j’observais dans le miroir accroché sur le mur d’en face. Peut-être n’était-ce pas encore achevé ?…
Je décidai de prendre les choses en mains et je tentai de me lever de ce canapé vers le téléphone pour appeler mon papa au secours. Le téléphone ne se trouvait qu’à quelques mètres. Mais lorsque j’essayai de bouger, une douleur s’emparait de tout mon corps. Il m’était donc impossible de me lever. Malgré mon anxiété, je m’endormis une seconde fois.
À mon réveil, le lendemain matin, mes parents me demandèrent ce que je faisais encore sur le canapé et je m’étonnai qu’ils ne me parlent pas de ma métamorphose ! Mais tout était redevenu normal, bien heureusement, et je fus la seule au courant de toute cette histoire…
Amélia
Dinosaure des temps modernes
Il était six heures et demie, mon réveil sonnait pour me sortir de ma torpeur matinale. Avec difficultés je parvins à sortir de mon lit, les yeux collés et l’esprit embrumé. Machinalement j’ouvris la fenêtre et les volets ; dehors il faisait froid, je regarde au loin : il y avait un peu de brouillard et il faisait encore nuit.
Alors que j’accrochais mes volets, je sentis quelque chose me traverser ma main, un lézard peut-être. Je sursautai et vis une petite tache verte sur ma peau. Je m’habillai et m’apprêtai à sortir de la chambre pour prendre mon petit-déjeuner, j’avais plutôt faim.
En posant ma main droite sur la poignée, je m’aperçus avec étonnement qu’elle avait doublé de volume et qu’elle était complètement verte, je regardai l’autre et fus horrifié de voir que mes mains ressemblaient à deux barques végétales. Incrédule, j’essayai de me frotter les yeux mais mes mains toutes molles ne firent que les caresser. Voilà maintenant que je commençais à être à l’étroit dans mes chaussures. Je commençai à enlever une sandale en m’attendant au pire et je faisais bien car ce qui m’attendait n’avait rien pour me rassurer, bien au contraire. Mes pieds étaient devenus aussi verts que mes mains et bien évidemment aussi mous : je n’avais jamais aussi bien senti le parquet sous mes pieds. J’entrepris de me déplacer vers le miroir de la salle de bain d’un pas lourd et dans un bruit de gelée écrasée, mais tout à coup, je sentis mon corps s’alourdir, durcir et s’agrandir, mon dos me faisait mal et n’y tenant plus je me mis à quatre pattes. Mon cou, lui, continuait toujours de grandir ainsi que le bas de mon dos qui touchait maintenant le sol du carrelage du couloir. À quoi pouvais-je bien ressembler ? Puis, dans ma marche vers la salle de bain je sentis mon dos comme transpercé par des aiguilles, mais des aiguilles venant de l’intérieur. Refusant de regarder je continuai mon chemin.
Dans un dernier effort je pus ouvrir la porte de la salle de bain et observer mon reflet dans le métal poli. Par curiosité je me rapprochai mais je n’avais pas conscience de ma taille et cognai un placard d’où tombèrent sur ma tête des serviettes fraîchement repassées. Devant la glace murale je restai figé sur place en voyant ma silhouette, de loin c’était apparemment celle d’un gros reptile ; je vis un corps vert tâché de fauve et un dos couvert d’écailles vertes (voilà qui expliquait les épines dans le dos). Je voulus voir mon visage et je vis avec étonnement qu’il n’avait pas changé : mes cheveux, mes lunettes qui n’étaient pas cassées. En me redressant, je me cognai la tête contre le plafond de la pièce et tombai par terre.
Plus tard je me réveillai dans mon lit dans un corps d’humain. Mais alors, ma transformation, qu’est-ce que c’était vraiment ? Que m’était-il arrivé ? Un rêve peut-être ? Dans tous les cas, rêve ou pas, depuis ce jour-là j’ai une profonde aversion pour les reptiles.
Anthony A
De l’homme à l’insecte
Il était trois heures du matin et j’étais couché dans mon lit, j’essayais de dormir. Je m’étais couché tôt ce soir-là, car le lendemain c’était la rentrée des classes. Comme chaque année à la veille du retour en cours, mon sommeil était très agité. Je rêvais, je me demandais avec qui j’allais me trouver en classe, qui serait mon professeur principal, quelle serait l’ambiance de la classe. Toutes ces idées m’empêchaient de dormir correctement.
Tout à coup, toutes ces pensées furent chassées de ma tête pour laisser place à quelque chose d’étrange. C’était un rêve captivant, mais à la fois très douloureux. Je souffrais, j’assistais à la transformation de mon corps. J’avais horriblement mal à la tête, comme si quelque chose voulait en sortir. Je massai mon cuir chevelu pour essayer d’atténuer la douleur, mais je sentis deux bosses se former, grandir de plus en plus et devenir flexibles. C’était des antennes… J’étais effrayé, tétanisé par cet évènement. Puis, aussi étonnant que cela puisse paraître, j’eus l’impression de me réveiller alors que le processus de métamorphose, lui, continuait. C’est à ce moment précis que je me rendis compte que ce n’était pas un rêve, mais bien la réalité. Mon corps se transformait réellement. Je souffrais de plus en plus, bientôt, je ne sentis plus mes membres. Bien que mon dos me fasse souffrir depuis quelques années, la douleur cuisante qu’il me procurait ce jour-là n’était pas commune. J’entendis alors la peau se craqueler et deux grandes ailes multicolores sortirent de mon dos dans un déchirement atroce. Puis je continuai, impuissant, à subir la suite de mon supplice : mes oreilles et un de mes yeux grossirent. Mon bras droit tomba tandis qu’un autre poussa. Je n’avais même plus la force d’avoir peur tant ces évènements semblaient surnaturels. Pourtant ils étaient bien vrais. D’horribles poils verts poussèrent sur ma jambe. Mon pied gauche gonfla à tel point que ma chaussure en explosa. Des ongles rouges y poussèrent.
Enfin, tout s’arrêta là, la métamorphose était terminée. Je ne ressemblais plus à rien, ou bien juste à un insecte monstrueux. À la vue de ce qui s’était passé, la peur eut raison de moi et je tombai dans un sommeil profond, dans l’espoir inconscient de revenir au monde dans un corps rationnel.
Bastien S
L’étrange coucher de soleil
C’était pendant le coucher de soleil, je me promenais avec mon cheval à travers de vastes prairies qui s’étendaient à côté d’une forêt. Je me mis à titiller l’animal. Cela l’énerva, et la pression monta ; de colère il s’emballa et partit au triple galop comme une flèche. Je me retrouvai sur ma monture sans pouvoir la contrôler. Malgré les efforts que je faisais pour l’arrêter, je n’eus aucun succès.
Nous nous retrouvâmes dans la forêt, des branches d’arbres frôlaient mon corps. J’avais peur, ce cheval ne s’arrêterait jamais… Comment pourrais-je stopper cet animal à cette folle allure ?
Tout à coup, l’animal stoppa net, puis il se cabra. Je perdis l’équilibre et atterris par terre. La chute fut violente et douloureuse. Le cheval repartit et je me relevai avec difficulté. J’eus ensuite un étourdissement, je me retins à un tronc d’arbre. Quand tout fut redevenu à la normale, je me demandai où j’étais. Cet endroit m’était inconnu. À ce moment-là, je sentis des fourmillements dans mes bras ainsi que dans mes pieds, je trouvai cela étrange et une douleur apparut soudain à l’intérieur de mon bras. Au bout de quelques minutes, des ailes apparurent à la place de mes mains ; j’étais effarée.
Mais le pire était à venir, mes doigts de pieds disparurent un à un ; quand je voulus marcher, je fis une chute. Je n’y arrivais plus. Ensuite, ma tête me gratta. Non loin de moi, j’entendis le bruit d’une eau courante. C’était sûrement un ruisseau, mais comment l’atteindre maintenant que je ne pouvais plus faire un pas ? Une seule solution était possible, je devais ramper. Ce fut difficile avec mes ailes si fragiles… M’aidant de mes bras, je me piquai avec de vieilles bogues de châtaignes qui se cachaient à travers les feuilles mortes. Des ronces qui dépassaient des buissons m’écorchaient le visage. Enfin, j’arrivai devant le ruisseau ; voulant me rafraîchir, je me penchai en avant, mais là je poussai un cri de terreur…
Le reflet que l’eau me renvoyait me montrait que j’étais devenue une chauve-souris.
Chrystelle R
Ma métamorphose
Il y a exactement deux ans, lors de mes dix ans, j’étais chez ma grand-mère à Montreuil, un petit village perdu du Var, région de France oubliée dans la campagne.
C’était le 4 janvier 1999, c’était les vacances : alors que je me promenais dans le petit bois du village, j’aperçus au loin une petite maisonnette à l’apparence lugubre et inquiétante et à ce moment-là, je fus pris de peur, j’avais « la boule au ventre » car une légende entourait cette maison ; en effet, selon l’histoire, une vieille dame vivait là dans un des lieux les plus sinistres que l’on puisse trouver à des kilomètres à la ronde. Mais malgré toute ma peur, mes angoisses et ces rumeurs, je me décidai tout de même à aller voir de plus près car on racontait que cette personne d’un âge incertain avait le pouvoir de changer toute personne en animal. Loin de moi l’idée de faire changer mon apparence mais la curiosité l’emporta : j’avançai d’un pas ferme mais quelque peu hésitant tout de même et avec les mêmes émotions de frayeur qui ne faisaient que s’amplifier.
Au bout de quelques minutes de marche, je me trouvai devant la petite maison et avec le courage et la force de ma curiosité je décidai d’entrer : la maison était vide, pas un seul meuble, rien, juste beaucoup de poussière. Déçu, je décidai alors de quitter les lieux, mais à ce moment précis, une voix me stoppa net. Je me retournai lentement et je vis une vieille dame assise sur une chaise à bascule qui grinçait ; mais là n’était pas le plus effrayant : tout le mobilier était apparu ! Avec ma légendaire naïveté, je m’avançai vers cette étrange personne.
Cette femme était bien réelle, elle avait la peau fripée, peu de cheveux, des ongles jaunis, de petits yeux. D’une voix grave et inquiétante, elle me demanda ce que je voulais et moi de ma toute petite voix je répondis :
« Est-il vrai que vous transformez les gens en animaux ? »
Elle me répondit affirmativement et si je le voulais elle me transformerait en un animal de mon choix pendant une journée entière. J’acceptai et demandai d’être un lapin. C’est alors qu’elle cita une formule magique : « Transfmou lapinou »… et elle disparut dans une bourrasque de vent.
Je rentrai alors chez moi, mais une drôle de sensation envahit tout mon corps. La peur me prit, mon corps me faisait mal, très mal, je sentais mes os se rétracter et rapetisser, mes yeux enflaient, mes pieds rétrécissaient et du poil poussait sur tout mon corps. En effet une épaisse fourrure m’enveloppa, de couleur orangée : elle était d’une grande douceur ; au final il ne restait plus de moi que mes jolis yeux bleus et mes petites lunettes, qui bien sûr ne m’allaient plus du tout. Voici comment je fus lapin, lapin d’un jour, lapin quand même…
Claude B
Ce n’était qu’un rêve
C’était un jour de plein été, le soir s’apprêtait à tomber, j’étais là assise sous le noyer de mon jardin qui ployait ses lourdes branches sous le poids des feuilles.
Je pensais, rêvais à toutes sortes d’idées, j’imaginais l’avenir. Mais je ne l’imaginais pas comme il allait réellement se passer.
Je regardais au loin le soleil qui descendait petit à petit derrière les montagnes. Au fur et à mesure l’obscurité cachait les silhouettes des maisons et je pouvais juste apercevoir encore ma maison et quelques fleurs qui oscillaient doucement dans cette fraîcheur de l’été.
Lorsque je tendis mes bras dans la lueur sombre, des signaux fluorescents descendirent le long de mes veines. En touchant mes cheveux, je sentis que leur volume avait diminué. Je posai alors mes mains sur ma tête. Elles parcoururent un instant deux tiges longues qui s’élevaient vers le ciel et qui se terminaient par deux petites sphères lisses qui se mouvaient à la moindre oscillation de mon corps. De chaque côté de mon corps se déployaient des ailes gigantesques et d’autres plus petites. Au bout, certaines étaient pointues, d’autres étaient en arc de cercle.
Maintenant j’étais debout, toujours sur mes deux pieds. Sauf que je compris qu’ils avaient rétréci puisque je me trouvais plus petite, à cause de certaines branches que dans l’après-midi je parvenais à toucher encore, alors que maintenant ce n’était plus le cas.
Alors que je m’apprêtais à saisir une branche, deux palmes géantes s’élevèrent vers le tronc de l’arbre. Curieuse de voir de plus près cette transformation si soudaine, je décidai alors d’aller sous la lumière du lampadaire de la rue nationale.
Une fois sous la lumière j’eus le courage de baisser mes yeux et de les faire pivoter de haut en bas de mon corps pour voir si ce que j’avais ressenti était vraiment réel.
C’était bien la réalité. De plus, la lumière intense de ce réverbère révélait les couleurs de mes ailes ainsi que celles, chatoyantes de mes mains palmées. À voir ces formes et ces couleurs je pouvais déduire que je m’étais transformée en papillon, mais en un papillon certes étrange.
Cela me rappela un souvenir. Alors que je n’étais encore qu’une enfant, je regardais, passionnée, ces créatures volantes qui allaient de fleur en fleur et qui venaient me surprendre sur le bord de la fenêtre de ma chambre. Je les regardais prendre leur envol vers une destination inconnue. J’allais pouvoir à présent connaître leur voyage mystérieux.
Euryalle
Un réveil peu banal
J’étais plongée dans un profond sommeil, allongée sur mon vieux lit dont le sommier émettait des bruits fort désagréables, mais auxquels je m’étais habituée. Je sortis enfin de ma torpeur, réveillée par une sensation étrange. Encore aujourd’hui, je ne saurais dire avec exactitude à quoi cela correspondait. Je ressentis un « grand vide » en moi… C’était comme si ma tête se vidait de tous mes souvenirs…
Bien réveillée à présent et sachant que je ne pourrais plus me rendormir, je m’assis sur le rebord de mon lit, et regardai mon réveil : trois heures du matin… Moi qui devais, pour être de bonne humeur, dormir au moins dix heures ! Je passais ma main sur ma tête pour remettre mes cheveux en place, quand je sentis une bosse. Mais ce n’était pas une bosse ordinaire… C’était mes cheveux qui la formaient ! Et je la sentais qui grandissait, elle durcissait. Je sentis une autre bosse se former. Effrayée, je mis la main sur le haut de ma poitrine, et sentis les battements de mon cœur ralentir. Pourquoi ralentissaient-ils ? J’étais complètement paniquée ! Mon cœur aurait dû battre la chamade ! Comme si tout cela ne suffisait pas, je sentis sous ma main moite autre chose que ma peau… Enfin, disons qu’elle était devenue rugueuse, puis lisse et gluante.
Je voulus tâter mon ventre pour savoir si ma peau se transformait partout, mais je m’aperçus avec horreur que ma main n’était plus : elle avait été remplacée par une immense pince ! Je regardai ma main gauche : il en était de même.
Soudain, je ressentis une douleur atroce au niveau de mes jambes. Je fermai les yeux, priant pour que tout s’arrête. Mais la douleur ne faisait que s’intensifier. Quand elle disparut enfin, j’ouvris mes yeux, et observai ce qui avait pris la place de mes jambes : des pattes. D’énormes pattes vertes, onze pattes luisantes qui ne cessaient de pousser. J’essayai malgré tout de me lever. J’eus du mal à garder mon équilibre. J’étais comme un crabe ou une araignée sur toutes ces pattes….
Mais ma métamorphose était loin d’être finie. Je sentis quelque chose pousser dans mon dos, puis j’entendis le tissu de mon pyjama se déchirer. Jamais je n’avais eu aussi mal. J’aurais préféré mourir que de continuer à ressentir une telle douleur !
J’avançai tant bien que mal vers mon grand miroir, voulant savoir à quoi je ressemblais désormais. J’aurais dû m’abstenir. La curiosité est un bien vilain défaut ! Ce n’était à présent plus une douleur physique, mais morale. Ce que je vis me fit mal au cœur. J’étais un monstre ! Je m’aperçus que ce qui avait poussé dans mon dos était un dard, et qu’il y en avait deux autres qui poussaient sur mes bras. Ma taille grossissait, et par les trous de mon T-shirt, je vis que ma peau continuait à se couvrir d’écailles. Quant à mon visage, que dire ? Mes yeux s’agrandissaient, mon nez s’étalait… Je sentis comme un picotement sur ma poitrine et sur mes joues : deux paires d’yeux étaient apparues. Les yeux de mes joues étaient fermés, ceux de ma poitrine semblaient me fixer méchamment par le biais de la glace. Je devenais complètement folle ! Je voulus crier, mais je n’y parvins pas : ma bouche n’était plus qu’un trou béant, d’où aucun son ne sortait. Mon menton se déformait, les contours se mouvaient lentement. Ils semblaient former des vagues… Je fermai les yeux à nouveau… enfin… mes six yeux ! J’espérais que toute cette mascarade ne fût qu’un cauchemar. Je me dis que j’allais me réveiller dans mon lit dans très peu de temps. J’essayais de m’en convaincre, mais j’avoue que l’espoir s’envolait peu à peu, me laissant seule avec mes craintes. J’ouvris mes yeux : non, j’étais bel et bien un monstre à présent. Un être hybride, informe… Étais-je condamnée à vivre ainsi toute ma vie ?
Eva G
Dans la peau d’une abeille
C’était à la plage une après-midi, j’étais avec mes amies, nous jouions au volley, il faisait très beau et chaud. Une de mes camarades envoya le ballon dans un arbre. Je grimpai et entrepris de le récupérer.
Au bout de quelques minutes, je ne me sentais plus la même. J’avais l’impression qu’au-dessus de ma tête poussaient comme des antennes. Effectivement, je touchai avec ma main et là, je sentis deux piques noires et deux boules au bout. J’eus très peur. J’agitai mes mains et criai. En déséquilibre sur les branches, je commençai à tomber de très haut. Je me rattrapai in extremis en hurlant. Mes amies me voyaient du sol, j’entendais leurs clameurs d’effroi. J’arrivai à mettre mes jambes sur une branche solide. J’avais vraiment cru que ce jour était pour moi le dernier !
À peine remise de mes émotions, je m’aperçus horrifiée que mes bras s’allongeaient en ailes. Mes pieds disparaissaient. Mon ventre grossissait. Mon corps devenait ovale avec des rayures jaunes et noires. J’étais devenue une abeille !
Alors, pourquoi ne pas me servir de cette opportunité ? Je me mis à tester mes ailes du haut vers le bas, ensuite je commençai à redescendre. Au début, je n’avais pas trop d’équilibre, puis je pris de plus en plus confiance et gagnai en vitesse et en habileté. Quand j’arrivai autour de mes amies, elles ne surent comment réagir. Je me posai sur une main. Je pouvais continuer à leur parler.
Une d’elles eut l’idée de m’amener chez le vétérinaire. Elles m’introduisirent discrètement dans la salle d’attente. Mais les gens me regardaient bizarrement. La secrétaire me regarda un court instant et demanda à une de mes amies pourquoi elle amenait une abeille chez un vétérinaire. Mon amie lui expliqua ma métamorphose, elle appela le docteur et il me piqua délicatement à l’abdomen.
Je ne saurais pas vous raconter la suite car je ne me suis jamais réveillée.
Gaëlle D
La métamorphose
Un matin, quand je m’éveillai, je vis mes mains qui devenaient vertes et je sentis deux picotements dans le dos. Je me demandais ce qui se passait.
Je pris le bus pour aller à l’école. Je dis au professeur que je n’étais pas bien. Le professeur alla téléphoner chez moi pour qu’on vienne me chercher. Une fois à la maison, je m’enfermai dans ma chambre et je m’allongeai.
À mon réveil, je vis que j’avais quatre bras, les yeux rouges, des antennes et des ailes. J’étais affolé, je m’échappai de la maison par la fenêtre de ma chambre en essayant de m’envoler ; au bout de trois essais, je parvins à voler pour aller me cacher dans une forêt pour que personne ne me voie.
Malgré mes efforts, un homme me trouva et il m’expliqua comment redevenir normal. Il fallait que j’aille boire l’eau d’une source. Une fois que j’eus repris mon apparence normale, je suis rentré chez moi et je me suis allongé en pensant à la terrible journée que j’avais passée dans le corps d’un papillon.
Jérémy De B
Un lundi pas comme les autres !
J’étais tranquillement assise sur le canapé du salon, je venais de me lever, quand tout à coup je sentis des picotements dans mes bras. Je ne pouvais rester en place. Je voulus appeler le médecin mais celui-ci ne répondit pas. Je me levai en espérant que les picotements allaient cesser. Après m’être habillée, pensant que tout irait pour le mieux, j’avais l’intention de m’allonger mais j’étais figée là sur place dans ma salle de bain. Je ne pouvais plus bouger. Un sentiment étrange monta en moi. J’avais peur, je criai. Au même moment, mes bras se mirent à se transformer en de ravissantes ailes de couleur turquoise. Comme elles étaient belles ! D’où provenaient-elles ?
Je fus tirée de mes réflexions par une violente brûlure au niveau de mon nez ; je me regardai dans le miroir et là, un énorme choc : mon nez s’était subitement aplati. L’espace de quelques secondes, je crus vivre un cauchemar ; mais non, j’étais bien dans ma salle de bain en train de subir une métamorphose !
Au même instant, un mal insupportable me traversa le milieu du ventre. Tout à coup, je soupçonnai quelqu’un de me planter traîtreusement un poignard. Mais j’aperçus dans la glace une immense flèche qui me transperçait le ventre. J’avais mal, terriblement mal. Je ne me reconnaissais plus ! Entre-temps j’avais senti du sang couler dans mes cheveux… Je réussis à un moment à me persuader que la souffrance aller s’estomper mais au contraire, elle empirait. En me regardant dans le miroir, j’aperçus une effrayante corne qui avait poussé et qui avait fait disparaître mon oreille.
Combien de minutes s’écoulèrent, je ne sais… Soudain, je sentis mon œil me démanger affreusement. Je regardai vite dans le miroir et je le vis devenir tout ovale. Sa couleur habituelle était marron foncé, il virait au vert, au vert olive. J’observai aussi que ma bouche s’était tordue. Tout cela me parut si étrange ! Tout mon corps s’était transformé. Mais en quoi ? Je ne savais pas ! Dieu merci, mes deux jambes étaient restées normales.
À l’instant où je pensais cela, ma jambe droite disparut subitement ; privée d’appui, je tombai à la renverse. Je voulus crier mais aucun son ne s’échappa de ma bouche. Mon corps était en train de changer de couleur, il se couvrait de rayures rouges et jaunes ; au niveau de ma poitrine, un nœud papillon violet s’était accroché. J’étais là, couchée sur le sol de ma salle de bain, et je voyais dans le miroir mon autre jambe disparaître peu à peu ! Et cette fois à ma grande surprise, je ne sentis rien, pas même un picotement.
Mais ce répit ne dura pas : tout à coup je sentis une brûlure mordante à l’endroit où mes jambes avaient disparu, à tel point que je ne pouvais plus bouger. Et voilà que j’étais paralysée. Je compris vite que mes derniers instants de vie se passeraient dans ma salle de bain.
J’ai donc vécu mon dernier souffle en vivant ma métamorphose.
Jessica C
La métamorphose
J’étais dans la cuisine en train de déjeuner, quand ma mère m’appela et me dit de me dépêcher. C’était une journée très ensoleillée et nous décidâmes d’aller chez le fleuriste acheter un bouquet pour ma tante Martine, chez laquelle nous allions manger le soir. J’entrai donc chez le fleuriste quand je sentis une odeur douce, fraîche et si agréable que l’on se croyait au printemps. La boutique était remplie de fleurs aux couleurs vives et flamboyantes. Je m’approchai d’un vase en terre cuite rempli de magnifiques roses de toutes sortes : des rouges, des jaunes, des roses… toutes aussi belles les unes que les autres. A l’autre bout du magasin, je vis ma mère me faire de grands signes, je la rejoignis. Elle se trouvait devant un splendide bouquet composé de fleurs jaunes, bleues et marron. Elles étaient attachées par du raphia, je trouvais ce bouquet splendide. Nous décidâmes de l’acheter pour tante Martine. Pendant que ma mère payait, je décidai d’aller faire un tour dans le magasin, quand tout à coup, je vis sortir d’entre deux rayons, un insecte hideux, affreux, qui se posa net sur mon nez. J’étais terrifiée, paniquée et faisais de grands gestes, espérant lui faire peur pour qu’il s’en aille. Mais rien à faire. En l’espace de deux secondes, il me piqua et je m’évanouis.
Je me réveillai tout doucement dans mon lit, ne me souvenant plus de ce qui m’était arrivé depuis l’image de cette affreuse bestiole entre mes deux yeux. J’ouvrai mes yeux petit à petit… soudain, je n’en revenais pas, tout était rouge. La télé, le lit, le sol, les murs, absolument tout. Même moi, j’étais rouge ! Je me précipitai vers la salle de bain pour me nettoyer les yeux, mais rien à faire. J’avais beau frotter, frotter, ma vision restait rouge. Je continuai à insister sur mes yeux quand tout à coup, mon dos se mit à me gratter comme jamais, comme si on me plantait des épines dans le dos, la douleur que je ressentais était insupportable. Je sentais mon dos s’allonger et mes pieds quitter le sol. Je volais ! Je volais ! C’était incroyable ! Je n’en revenais pas, huit ailes venaient de pousser sur mon dos. J’essayai de descendre mais je ne savais pas comment faire. Je bougeai dans tous les sens et tombai brutalement au sol, la tête la première. Pourtant, je ne sentais pas la moindre douleur. J’étais ahurie de ce qui m’arrivait. « Oh non ! » me dis-je. Cela recommençait, ce picotement, mais au ventre cette fois. Des pattes sortaient de mon ventre. C’était horrible. Je ne savais plus qui j’étais. Qu’allais-je devenir ? !…. Je vis des rayures apparaître sur mon corps. Bien que je ne puisse pas distinguer les couleurs, je pouvais tout de même remarquer les nuances. Je m’approchai de la glace. J’étais affreuse, horrible, tellement laide ! Une désagréable envie de vomir me monta à la gorge. Soudain j’entendis ma mère m’appeler, je ne pouvais pas sortir comme cela, de toute façon elle ne me reconnaîtrait pas. Je méditai et eus l’ingénieuse idée de piquer ma mère, comme cela, je ne serais plus seule dans mon cas. J’allai vers elle, plantai mon dard sur son épaule mais tout à coup, je tombai violemment au sol. Je n’eus pas le temps de réaliser ce choc. J’avais oublié que les abeilles mouraient après avoir planté leur dard. Je ne saurais donc jamais ce qu’était devenue ma pauvre mère.
Johanna G
Girafe, vous avez dit girafe ?
Cette nuit-là, mon sommeil fut agité et perturbé par quelques cauchemars, je sentais que quelque chose allait se passer. J’étais dans mon lit, inconfortablement installé à force de remuer. Il était à peu près minuit.
Tout à coup je me tordis de douleur et je ne savais pas pourquoi. Des gouttes de sueur commencèrent à couler sur mon front, j’avais de plus en plus chaud. Ensuite, tous mes muscles se raidirent, impossible de bouger ou d’essayer de me lever. Je commençai à m’inquiéter et à me demander ce qui se passait :
« Mais qu’est-ce que j’ai donc ? Il y a cinq minutes à peine, j’allais bien, et maintenant… maintenant, j’ai l’impression que le feu du ciel me tombe sur la tête : pourquoi ? »
Alors, je me pinçai pour vérifier si tout cela n’était pas une simple hallucination, un simple rêve banal comme on en fait après avoir regardé un film d’horreur. Mais malheureusement pour moi, je me rendis compte que tout était bel et bien réel.
Tout à coup mon cou s’allongea et tripla de volume, on aurait cru que c’était un cou de girafe. Mon dos se prolongea vers l’arrière comme si j’avais une bosse énorme. Totalement fasciné et terrifié par ce changement brutal et hideux, je n’arrivais toujours pas à réaliser ce qui était en train de se passer. J’essayai alors en vain d’appeler quelqu’un, ma sœur ou mes parents, n’importe qui ; mais personne ne répondit. Ils devaient dormir très profondément.
À nouveau, cette inimaginable métamorphose reprit et mes jambes se doublèrent et grandirent elles aussi : j’avais à présent quatre jambes et quatre pieds. Mes bras disparaissaient petit à petit, je tentai de les pousser vers l’avant pour éviter qu’ils disparaissent définitivement, mais, comme aspirés vers l’intérieur, ils s’engouffrèrent dans mon corps.
« Ce n’est pas possible, c’est forcément un stupide cauchemar ! » : me dis-je pour tenter de me rassurer alors que je savais très bien que tout cela n’avait rien de fictif.
« À l’aide ! Aidez-moi, je vous en prie ! » : criai-je vraiment désorienté et effaré devant cette mystérieuse transformation, digne des plus grands films de science-fiction américains.
Pour parachever ma métamorphose, une multitude de taches brunes vinrent s’ajouter sur ma peau devenue toute poilue et d’une couleur incertaine, entre l’orange et le marron. J’étais complètement abasourdi.
Je me doutais que ma transformation était enfin terminée, j’essayai donc de sortir de mon lit, mais c’était mission impossible. Alors, à nouveau, je criai, comme un entraîneur qui veut faire entendre ses consignes à ses joueurs :
« À l’aide ! Aidez-moi ! Répondez, je vous en prie ! Y a-t-il quelqu’un ? À l’aide… »
Mais toujours personne. Au bout d’un long moment, j’entendis le voisin du dessous sortir de son appartement ; je regardai mon réveil, il était déjà cinq heures du matin, il partait probablement au travail. Je tapai alors ma tête contre le mur pour qu’il m’entende, mais lui non plus n’entendait rien, comme si j’étais dans une bulle et que les sons ne passaient pas les murs.
Je pensai alors à ce que ma vie allait devenir désormais : « Je ne pourrai plus aller à l’école – ce qui ne me dérangeait pas vraiment – mes amis ne me reconnaîtront plus et me fuiront comme si j’étais le plus terrifiant des Aliens ; pourtant, je serai toujours le même adolescent, Joris. Déjà on me surnommait le grand : comment vont-ils m’appeler désormais ? La girafe probablement, car c’est à cet animal que je ressemble comme deux gouttes d’eau ».
Et une foule de questions fusèrent : « Mais pourquoi cette métamorphose ? Et pourquoi est-ce tombé sur moi ? ! Pourquoi la vie en a-t-elle décidé ainsi ? !… »
À bout de force, je me rendormis, gardant au fond de moi l’espoir qu’au réveil…
Joris V
Gorgone sur scène
Un matin de janvier, je me réveillai comme tous les matins dans un hôtel différent. Ma première tournée avec mon groupe venait de démarrer depuis environ un mois, et ce jour là était celui que j’appréhendais le plus car j’allais jouer dans le plus grand Zénith de France : Toulouse.
Mais au réveil je me sentais lourde et j’avais tellement mal à la tête que je distinguais mal les couleurs.
Me sentant mal j’eus l’idée d’appeler ma cousine, la guitariste du groupe, pour qu’elle m’apporte un comprimé pour calmer mon mal. Mes jambes et mon visage me grattaient, mon cuir chevelu me brûlait et ma tête me faisait de plus en plus mal.
Cinq minutes après l’appel, ma cousine arriva, heureuse et fatiguée par le précédent concert. Le Bagguy tombant elle me tendit un verre et me rassura en me conseillant de ne pas me mettre dans un tel état car tout se passerait très bien le soir.
Elle ressortit un peu plus tard pour faire un premier rif dans la salle ; il était environ deux heures moins vingt de l’après-midi, et je décidai enfin de me lever.
Je partis dans la salle de bain pour me maquiller, car j’avais donné quelques jours de congés à ma maquilleuse, et à ma grande surprise je me vis à travers le miroir avec la peau rouge. Peut-être était-ce dû au fait que quelques instants avant, elle me démangeait. Je me passai un fond de teint mais cela me brûlait encore plus la peau ; quand je voulus mettre du mascara je m’aperçus que mes cils tombaient tous un par un : je paniquai ! Ni une ni deux, je mis mes lunettes de soleil, ma casquette et je partis au Zénith pour les répétitions.
Les heures passaient et je ne supportais plus la lumière des projecteurs, mes cheveux tombaient par poignées quand je me grattai le cuir chevelu. Ma cousine m’entendit hurler quelques secondes après et arriva en courant dans les coulisses. Elle hurla à son tour quand elle vit des dizaines de serpents se dresser sur ma tête et des centaines d’écailles vertes recouvrir mon corps et mon visage, laissant apparaître quelques centimètres de peau. Le plus surprenant, c’était mes yeux devenus jaunes et verts, laissant figurer un long trait noir qui me servait de pupille.
Prise de panique, je me mis à pleurer sachant que les portes du Zénith venaient de s’ouvrir et que déjà des centaines, presque même des milliers de fans et de spectateurs étaient dans la salle et se battaient pour être devant la scène.
Ma cousine et le reste du groupe montèrent sur la scène, me laissant quelques minutes de solitude pour me débarrasser de mon stress et de mon angoisse. La tension monte, les gens crient notre nom. Les premiers accords de guitare retentirent dans la salle, le producteur m’appelle, il est l’heure de monter sur scène.
Avant de monter, il me dit :
« Pas mal, la tenue et le maquillage ! Très réaliste. Tu vas les épater… Mais ce n’est pas Halloween !! »
Je souris et me dis que je ne pouvais pas décevoir mes fans qui venaient de partout pour me voir, je n’avais pas le droit de les abandonner à cause de ma métamorphose.
Il est temps. Les projecteurs s’allument, le micro en main j’entre sur scène sous un tonnerre d’applaudissements. Les gens ne me regardent pas différemment, mais je peux lire dans leurs yeux de l’inquiétude et de l’étonnement.
Pour la seconde chanson du concert, je fis monter une fan sur la scène ; elle n’osa pas m’approcher au début, elle chanta le refrain avec moi et à la fin elle me prit dans ses bras en me disant que dans son cœur je serais toujours la même.
En rentrant à l’hôtel je partis me démaquiller et je vis que les écailles avaient disparu et les serpents aussi !! Et là je me dis que c’était peut-être l’amour de tous ces fans qui m’avait guérie.
Julie L
Un samedi hors du commun
C’était un samedi matin, j’écoutais la musique à mon habitude tout en vaquant sur Internet. Je cherchais diverses informations sur le groupe de musique « 30 seconds to mars », dont j’avais acheté le CD la veille ; je pouvais aussi sentir les rayons du soleil sur mes épaules.
D’un seul coup, j’eus l’impression d’être recouverte d’un film plastique, surtout sur certaines parties de mon corps, entre autre mes bras. Que m’arrivait-il ? Était-ce une hallucination due à ma fatigue ? Sûrement ! C’est alors que je sentis une légère douleur m’envahir, comme lorsque de la cire chaude coule sur votre peau. Mon premier réflexe fut de me lever brusquement. La chaise tomba mais ne fit pas de bruit car elle atterrit sur mon tapis. Et c’est avec frayeur que je me découvris dans mon miroir. Ce film était en réalité une plaque épaisse et verdâtre. Je ne rêvais pas, je n’étais pas folle. Quelque chose d’effroyable m’arrivait. De ma main tremblante j’entrepris de toucher cette couche qui à présent était en train de durcir, et en effet, ma douleur s’intensifiait. Au toucher, cela paraissait rugueux telle la peau d’un crapaud.
Ne pouvant supporter cette vision de moi-même, je décidai de m’éloigner le plus possible de ce miroir, lorsque je sentis mes oreilles s’allonger. La sérénité que je conservais jusqu’à présent fit place à la panique. J’avais peur. Mes oreilles avaient achevé leur ascension, et là, la musique dont le niveau sonore me semblait auparavant faible, se mit à retentir bruyamment. Je savais qu’elles avaient changé et ayant peur de ne pouvoir supporter une nouvelle vision d’horreur, je refusai de me regarder dans mon miroir. En les touchant, je me rendis compte avec effroi qu’elles étaient devenues poilues. Je fus contrainte de baisser la musique qui devenait insupportable. Je ne l’éteignis pas, car du fait de ma douleur croissante, je ne pouvais m’empêcher de gémir.
Une nouvelle douleur atroce envahit mes yeux, ils brûlaient. Je hurlai, la douleur était insoutenable. Après quelques minutes, peut-être plus, peut-être moins, la douleur, du moins celle de mes yeux, diminua. Une sensation étrange s’empara de moi. J’aperçus alors la poussière présente sur ma table de chevet, or celle-ci m’était invisible avant cette brûlure. Mes yeux aussi avaient changé. Maintenant, mes bras, mon visage et mon ventre étaient recouverts de cette croûte verte. La peau de mes doigts, à moitié recouverte, s’étira. Je ne sais comment expliquer cela, j’étais, en quelque sorte, un mélange de loup et de crapaud. À présent, il était possible d’observer un excès de peau entre mes doigts. Je ne savais que penser, ceux-ci étaient palmés. Étais-je un monstre ? Je restais là, effrayée, horrifiée, seule dans ma chambre. Resterais-je ainsi pour toujours?
Laëtitia P
Une nuit très agitée
Je me réveillai un matin, après une nuit passée à l’hôtel, avec un mal de tête épouvantable et des rhumatismes un peu partout. J’avais passé une nuit très agitée, et je devais me lever tôt car j’avais un important reportage à faire au siège du Cosmopolitan Magazine. Il était déjà huit heures au radio-réveil et j’étais en retard. La circulation était plutôt importante à cette heure-ci à Chicago et j’allais encore manquer mon rendez-vous.
Bien que fatiguée et pas très en forme, j’entrepris de me lever précipitamment pour aller chercher un comprimé d’aspirine. C’est à ce moment-là que je me rendis compte que je ne pouvais pas bouger. Essayer de me lever était aussi difficile que si j’avais pesé des tonnes. Je m’affolai immédiatement. Que s’était-il passé la nuit précédente ? M’avait-on attachée au lit ?
Je regardai mes mains et me rendis compte avec horreur qu’elles avaient été remplacées par deux monstrueuses et gigantesques pattes. Des pattes fines, longues et noires. Je baissai la tête et vis que mon ventre n’était plus qu’un abdomen noir d’où sortaient deux paires de pattes semblables à celles qui remplaçaient mes mains et mes bras.
Prise d’une peur incontrôlable, et ne sachant que faire, je fus d’abord prise de tremblements, puis j’éclatai en sanglots. Je remarquai la couverture au pied du lit, et soudain, tout me parut dix fois trop petit. Le lit ressemblait à un berceau et j’avais l’impression d’être enfermée dans une boîte d’allumettes. J’espérai que tout ceci n’était qu’un cauchemar et que j’allais bientôt me réveiller. Mais pourtant tout était bien réel.
Je voulus crier pour demander de l’aide. Je pris une grande inspiration pour crier aussi fort que je pouvais mais aucun son ne sortit de ma bouche. Non seulement j’étais devenue une espèce de créature repoussante, mais en plus, je n’avais plus de voix ! Je repris mon calme et essayai de réfléchir. Tout d’abord, il fallait que je sorte de ce lit car le fait de rester sur le dos me provoquait d’affreuses courbatures. J’essayai d’agripper mes pattes à la table de chevet pour me tirer hors du lit. Cela me demandait d’énormes efforts, mais au bout de quelques minutes, je finis par tomber par terre dans un grand bruit.
Je crus d’abord que je m’étais cassé quelque chose, avant de me rappeler que je n’avais plus d’os. Je me tenais maintenant sur mes pattes et j’avais beaucoup de mal à avancer. Je faisais de lents et petits pas. Il me fallut un quart d’heure pour arriver jusqu’à la salle se bain. Je croisai mon reflet dans la glace et crus faire un malaise. Je m’étais transformée en coccinelle géante ! J’avais une imposante carapace bombée noire, de la même couleur que le vernis que je portais la veille. Elle était tachetée de gros points rouges. Ma tête était toute petite comparée au reste de mon corps. Je me faisais peur à moi-même, et je me sentais complètement perdue, comme si j’avais raté un épisode de mon existence. Qu’allais-je bien pouvoir faire ?
Laura C
Une étrange transformation
Le vingt-et-un avril, pour mon anniversaire, alors que ma famille m’offrait les cadeaux que j’avais demandés, je fus prise de terribles maux de tête. Je me sentais vraiment mal. Mais que m’arrivait-il ? J’étais bien incapable de répondre à ma propre question. Je décidai donc d’aller m’allonger avec l’aide de ma mère pour essayer d’arrêter cette douleur qui me faisait beaucoup trop souffrir.
Alors qu’elle me palpait le front pour vérifier que je n’étais pas fiévreuse, je vis les yeux de ma mère s’arrondir, et je pus lire de l’étonnement sur son visage. Elle m’apporta un miroir. Je fus sous le choc quand je vis deux petites cornes rouges sur ma tête, ainsi qu’une auréole de forme étrange qui l’entourait. J’étais pétrifiée, je ne savais que faire. En un court instant, j’étais devenue ange et démon. À peine eus-je fait cette découverte que je commençai à sentir une autre douleur, cette fois-ci située dans mon dos. Je me levai et me plaçai devant un miroir de façon à voir ce qui se passait. Encore plus grande fut ma surprise quand je vis et sentis en même temps deux ailes couvrir mon dos. Des ailes d’anges, bien sûr.
Ensuite, ce fut au tour de mes mains. Elles prirent un aspect visqueux et mes doigts se collèrent pour devenir des pattes plates. Ma mère, se croyant folle, me regardait avec de grands yeux ronds, apeurés.
Comme si cela ne suffisait pas, je vis mes jambes s’affiner étrangement. « Mais que suis-je devenue ? Que m’arrive-t-il ? » pensais-je incrédule. La réalité était que je m’étais transformée. En quoi, je serais bien incapable de la préciser, car tout cela était flou, bien trop flou.
Manon M
Ma transformation
C’était un samedi ou peut-être un dimanche, je ne sais plus. Il était dix ou onze heures du matin. J’étais chez moi, seule, triste. Mon petit copain venait de rompre la veille.
D’abord, je commençai à avoir froid et mal à la tête. J’avais l’impression qu’elle allait éclater d’un instant à l’autre. J’avais un mauvais pressentiment, celui de me transformer. Que n’avais-je pas dit ! En premier lieu, ce sont mes oreilles qui disparurent puis réapparurent sur ma tête. C’étaient des oreilles de chat ou de cheval, que savais-je ? Je souffrais tellement.
Ensuite, ce sont mes yeux qui changèrent. L’un se mit à grossir, l’autre à rétrécir. Ma tête gonfla, ma chevelure devint encore plus blonde que blonde, mon cou s’allongea. Je pris trente kilogrammes et mon petit haut devint encore plus court et moulant. Dans mon dos, je sentis quelque chose de froid ; c’était mes deux nouvelles ailes. Puis quelques secondes plus tard, mes jambes se mirent à trembler et se rapprochèrent. J’avais très mal et très peur… Mes deux jambes ne firent plus qu’une. Mes pieds devinrent une queue de poisson. Le bas de mon corps me faisait ressembler à une sirène.
Cette transformation avait duré plus de deux longues journées. C’étaient les deux pires journées de ma vie. Je n’avais jamais eu aussi mal. J’étais laide, affreuse, inhumaine. J’étais tellement épuisée que je n’arrivais plus à me nourrir, j’allais donc mourir, au plus fort de mon désespoir…
Marion C
Travail de production d’écrit avec Madame Christine Barrau, Professeur de Lettres